TOMBSTONE TERRITORIAL PARK – Project part 2

Notre deuxième partie d’aventure s’est écrite dans nos journaux de bord respectifs. La meilleure manière de vous la partager est de vous ouvrir ces pages, respectives à chacun et représentatives de nos visions personnelles des péripéties de cette première partie de projet.

7 AOÛT 2010 – JOUR 12








Journal de Samuel Pinel-Roy

La marche est beaucoup plus technique ici. Cette première journée a été assez intense, d’une montée d’environ 800m en 3-4 kilomètres. La suite fût moins agressive mais tout de même fatigante. Le tracé est indiqué très clairement, enlevant toute nécessité d’une carte précise ou d’une boussole. On suit simplement le sentier balisé qui nous mène à un campement avec commodités. L’arrivée au Grizzly Lake a été un moment de joie par la beauté incomparable du lieu et le fait d’enlever nos bottes pour enfiler des crocs. Le paysage est coupant, plein de caractère par ses montagnes qui tranchent l’horizon. On a eu la chance de discuter un peu avec le Ranger qui nous a parlé de l’endroit et de notre journée de demain. On mange encore du lyo et au dodo.

Journal de Fannie Paquin

Grosse journée qui a débutée dans le brouillard qui s’est lentement dispersé lors de notre progression. Le trajet est demandant énergétiquement, il consiste à suivre un sentier escarpé et sinueux  pendant quelques heures afin de mieux redescendre vers notre destination ultime. La plus part du temps le chemin est étroit et constitué d’un amas de roche chambranlantes qui évidement donne sur le vide. Cependant, une vue exquise c’est s’offrait à nous à chaque détour.

Après une longue journée de marche ponctuée d’arrêts fréquents, afin de nourrir notre cinéaste, nous sommes arrivé à Grizzly lake. Le mont Monolith est plutôt particulier, il semble provenir des temps passés avec ses arrêtes tranchantes et sa couleur grisâtre, bref il détonne. Un lac translucide aux accents turquoise borde notre campement…que demander de plus! Les écureuils arctiques ne cessent de pousser des cris afin de prévenir leurs congénères de notre présence. Un officier de parc nous prévient qu’ils adorent grignoter tous ce qu’ils leurs tombent sous la main…mon sac inclus. Nous regardons notre prochain défi qui s’élève devant nous et nous nous couchons.

Journal de François Bédard

Une journée bien remplie! Un réveil matinal, un déjeuner de champion et c’est parti! Nous découpons notre chemin à travers nuages et montagnes jusqu’à ce que les premiers rayons de soleil apparaissent et reprennent le contrôle du ciel. Plus on progresse plus la visibilité est bonne et plus la vue est impressionnante!

Les paysages ici sont inspirants et ravivent à ma mémoire toutes sortes de souvenirs sortis de film fantaisistes de mon enfance comme ‘’Labyrinthe’’ ou ‘’Histoire sans fin’’ par exemple. Je marche donc à travers les paysages tout droit sortis de l’un de ces films en pensant tous à sortes d’histoire inimaginable.

Après un diner qui laisse à désirer, l’après-midi est plus longue. Nous arrivons finalement au campement où nous discutons avec le Ranger du parc. La différence avec Denali est frappante, marcher dans un sentier battu, des voisins au campement, les plateformes, les toilettes . . . Bienvenue dans le monde réel et aménagé en forêt! En réalité, ces commodités comportent quelques avantages, mais petit maudit ground squirrel mangeur de botte que ça apporte me porte a m’ennuyer de la simplicité de Denali.

Notes : je dois changer la batterie du GPS. Présentement il pleut, pour le reste, à suivre.

8 AOÛT 2010 – JOUR 13

Journal de Samuel Pinel-Roy

Les vues sont de plus en plus impressionnante et le relief nous donne aucun répit à nos pieds marcheurs. Nous nous sommes rendu d’abord à Divide Lake après avoir franchi une crête plutôt abrupte et glissante. L’énergie commençait à descendre dramatiquement alors que l’on doutait de notre idée de base, soit pousser quelques kilomètres plus loin vers Talus Lake où la vue est légendaire selon les dires. Les faits sont là, c’est incroyablement beau. On commence presque à s’habituer à l’immensité des lieux qui nous inonde d’une liberté difficile à comparer. J’ai pris quelques belles images, autant vidéo que photo. Je commence à mieux marier le fait de faire un peu des deux, ce que je ne maîtrisais pas à Denali. Grosse journée, gros sommeil.

Journal de Fannie Paquin

Nous déjeunons aux lyos, je vais aller voir le lac avant de partir. L’ascension ce fait plus vite que prévu mais reste énergivore. La descente me fit peur un peu, le fait de voir les roches glisser sous mes pieds et le vide étant si présent, j’avais chaud…mais les gars mon fait rire et j’ai pu avancer un peu plus vite. Rendu à Divide lake, nous dinons dans un des plus beau coin de paradis que j’ai pu voir. Le stresse ma vidé de mon jus mais Sam me convainc de me rendre à Talus lake. Les montagnes nous entoure, elles sont de couleurs rouges, grises et brunes, nous nous sentons dans une autre époque. Un petit lac est suivi de 5 étangs de forme ronde qui rapetisse de plus en plus, cela semble surréelle. Arrivé au campement, je monte la tente et la bâche pour bébédor enfin, je m’étend vers le monde des rêves.

Journal de François Bédard

Une autre longue journée. Montée raide, descente abrupte et on surf sur les roches jusqu’en bas des montagnes! Arrivé au campement de Divide Lake c’est super beau, on est épuisé, mais comme le dirais si bien Michel Tremblay : ‘’un break c’est pas un party!’’ On se fait à souper et c’est reparti pour notre destination finale, Talus Lake. Le paysage y est super. La végétation qui a grandi à travers les planches des plateformes trahies l’éloignement de ce campement et ramène la petite impression de liberté et de solitude. Les paysages au loin dans la vallée semblent toujours plus beaux, c’est dommage de savoir qu’on retourne sur nos pas demain!

Il y a encore un peu de neige! J’ai donc pu toucher et lancer quelques balles de neige à Sam. Pour l’instant la nuit a été plutôt agitée à cause du vent qui s’est levé en essayant d’emporter ma fidèle bâche bleue Canadian Tire. C’est après 3 tentatives à replacer ma bâche que j’abandonne en me disant que le ciel est plutôt clair et que ce sera bien une nuit a au beau soleil (la nuit n’est toujours pas revenu!)

9 AOÛT 2010 – JOUR 14

Journal de Samuel Pinel-Roy

Le réveil est difficile. Je me sens comme en lendemain de brosse. Je crois avoir jouer sur les limites de mon énergie hier. Je suis déshydraté légèrement et a de la difficulté à croire que l’on doit faire le chemin d’hier à l’envers. Quelques petites barres tendres, un repas et de l’eau m’ont remis sur pied pour faire une journée plutôt efficace. On est maintenant de retour à Grizzly Lake où nous profitons du « Cooking Tent » pour fêter Bédard. On lui a fait la surprise d’apporter secrètement une petite bouteille de champagne et des boissons à la limonade alcoolisée. C’est la fête, on rit et on mange tous les desserts que l’on a apportés, gâteau au fromage et cachette à la framboise. On se gave jusqu’à tomber endormi dans nos tentes respectives avec l’envie de continuer à boire, mais on a plus rien.

Journal de Fannie Paquin

Nous nous levons un peu plus tard que prévu étant donné qu’à 5 heures du mat, le vent c’est mis à danser un peu trop festivement avec la bâche à Bed, le vacarme nous tenu réveillé pendant quelques heures. Nous partons vers Divide afin d’y diner et de mieux repartir vers Grizzly. L’ascension fût pénible pour moi, la peur de glisser m’avait envahi. Les gars n’avaient pas l’air de réaliser ou comprendre le défi que représentait cette tâche pour moi. Ils parlaient de crampons qui se brisent en escalade de glace et la peur de tomber, de rendre à la caméra l’angle aigu de cette pente, etc. Rien de rassurant et d’encourageant. François à tenter quelque chose en me disant qu’il venait de faire un pet de courage pour moi…Rendu en haut je n’étais pas très contente de leur support et je leur ai fait part de se que j’avais ressentie. Ils comprirent et s’excusaient. La descente fut plus aisé et Sam était là pour moi.

Rendu au campement, nous sommes déçu de voir qu’il y a d’autres campeurs. Nous organisons notre petit nid et Sam et moi concoctons  là surprise pour la fête de François. Le souper à été une réussite, nous avons rit Bed était bien content de son champagne et de sa mike’s à la hard limonade. Les desserts lyophilisés ont aussi été un succès wihou! À ce moment, je sentis que c’était la fin, demain le retour à Dawson.

Journal de François Bédard

B-Day pour Bédard day ou Birth day, c’est à travers les montagnes qui rappellent le ‘’Mordor’’ dans ‘’Lord of the ring’’ que je célèbre mes 22 ans de carrière  en tant qu’humain! Pour l’occasion je me gâte je me permets de fouiller dans les portions de saucissons et de barres tendres des prochains jours! Arrivé au campement déjà plein, le souper laisse peu de place pour les gâteaux lyophilisés qui nous attendent. Gâteau au fromage et une sorte de tarte aux fruits! Qui dit fête, dit surprises, Sam et Fannie m’annoncent qu’ils ont transporté un peu plus de poids dans cette section de l’expédition pour apporter une bouteille de champagne et 3 bouteilles de ‘’Mike’s’’. Une sorte de limonage à la vodka qui nous avait tous bien intrigués à notre passage à chiken. C’est sur cette belle journée de fête bien remplie que prend place une tonne de fous rires autour de la table. Nous aurions tous envie de boire plus, mais l’alcool est une ressource qui se trouve que trop rarement dans ce milieu isolé! Nous avons donc eu une super dernière soirée à tombstones. Merci Sam et Fannie! Demain c’est la fin. Nous sortons du bois. La partie terrain du projet d’envergure terminé, je m’approche de plus en plus de mon diplôme tout en m’éloignant de l’université. C’est bientôt la fin d’une belle étape.

10 AOÛT 2010 – JOUR 15

Journal de Samuel Pinel-Roy

Dernière journée de ces 2 treks et du projet entier. La marche se fait bien. Tout le monde a hâte d’être à l’auto, sans trop le vouloir non plus. On quitte un monde d’air frais et de journées palpitantes en échange d’une douche et d’un retour à la routine. J’ai en banque beaucoup de séquences vidéo, parfois avec du bon son, parfois non. J’ai appris beaucoup du côté audiovisuel et photographie, dans un environnement pas toujours facile à marier avec ceci. J’ai hâte de commencer le montage et de voir le potentiel du visuel capté. J’ai des cuisses de béton et la tête pleines de verdure et de hauteur. Je retourne vers mon petit nid dawsonnien en attendant le grand départ vers la province natale.

Journal de Fannie Paquin

Nous nous réveillons de bonheur et prenons la route du retour. Une longue ascension vers les sommets ont occupé la majeure partie de la rando. La descente vers le stationnement se fit rapidement mais fut dur sur les genoux. Mes pieds n’en pouvant plus je revêtis les crocs à Sam, délivrance. Avec l’argent qu’il me reste je m’achète les meilleurs bottes qui soit ça c’est sur et certain. 10 minutes avant l’arriver à l’auto je me suis cognée la malléole gauche sur  une racine, j’ai du boiter un peu. Ma cheville était enflée et une bosse étrange recouverte d’un bleu trônait sur le tendon avant de mon pied, maudites bottes. Nous nous rendons au centre d’interprétation où je finalise notre expé en redonnant les contenants anti ours. Sam nous demande de faire un dernier témoignage mais l’inspiration ne nous vient pas, nous nous lançons quand même. Un sentiment étrange m’envahi, c’est vraiment fini, mon été, mon expé, mes vacances. Nous allons au resto manger notre victoire et boire notre appétit. Notre aventure se termine après 4 mois passé au Yukon. La tête remplie d’images et de bons souvenirs, je repars vers le Québec revoir ceux qui m’ont manqué et dire proprement adieu à un ami. Au revoir

Journal de François Bédard

Le retour s’est très bien fait. Beaucoup de vent, la température incontrolable, soleil, vent, pluie et nuages en même temps.

Le paysage ainsi que le feeling de cette deuxième partie du trek sont bien différents. L’immensité qui régnait à Denali rappelle l’instinct du chasseur cueilleur. On a l’impression de faire partie de cette nature sauvage et de pouvoir se l’approprier.  Aucune trace autre que celle de la nature. À tombstones, on se sent plus comme un intrus parmi tant d’autres venus pour visiter quelques jours et observer ce milieu sauvage un court moment. J’ai l’impression que les animaux ici connaissant la présence humaine et se tiennent loin d’eux.

Belle expérience! Quand je retournerai à Denali National Park ce sera assurément pour une période plus longue!

A propos Samuel PINEL-ROY

CINÉASTE | DIRECTEUR PHOTO
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Un commentaire pour TOMBSTONE TERRITORIAL PARK – Project part 2

  1. Sophie dit :

    un moment de votre périple croqué au hasard… câline que tu prends de bonnes photos Sam! Fannie, toujours aussi belle! 🙂 J’ai d’jà hâte de vous croiser dans une soirée chicoutimienne!

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